Les mots ont un sens. Aujourd'hui : “hacker”

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Tout à l'heure, sur France Info, une radio que j'apprécie généralement pour sa qualité, j'entends l'accroche suivante qui m'a fait bondir : « Fausse alerte à Paris, la piste des hackers explorée ». Le reportage parle finalement de « pirates », mais l'article en ligne utilise à nouveau ce terme : Fausse alerte à Paris : deux hackers prétendent être à l'origine du canular.

Un “hacker”, en anglais, n'est rien d'autre qu'un bricoleur. Si vous savez changer une bougie dans votre voiture ou, de nos jours, une batterie de smartphone, vous êtes un hacker. Ça n'a strictement rien à voir avec un quelconque piratage. Et les hackers ne sont pas des pirates, c'est un amalgame idiot.

Parler de « piste des hackers » pour un canular de deux jeunes crétins est aussi stupide que qualifier de « piste des bricoleurs » l'exhibition sexuelle de Robert Rochefort chez Castorama. Là où ça devient dangereux, quand on sait que tous les gens un tant soit peu curieux et bricoleurs sont des hackers, c'est qu'il va se trouver des politiciens pour diaboliser « tous ces hackers » tout comme certains font l'amalgame « musulman = terroriste ».

Les mots ont un sens. Vous, journalistes, devriez le savoir mieux que les autres. En ne faisant pas votre travail correctement, vous portez une énorme responsabilité dans la soupe d'amalgames et d'approximations dans laquelle nous nageons actuellement, et qui fait le bonheur des populistes de tout poil.

P.S. BFMTV fait encore pire :