Quand l'état veut faire du web, il peut (sauf quand il ne veut pas)

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Le Conseil d'Etat vient de refaire son site web, et j'avoue que j'aime beaucoup le résultat. Non que ce soit le plus beau site du moment, il y a des choses à redire bien sûr(*), mais il tranche particulièrement avec d'autres sites publics qui sont plus souvent qu'à leur tour dans le fond du panier des horreurs du web.

Opposez-le par exemple à Legifrance pour ne citer que celui-là. Le fait que certaines entreprises privées fort bien introduites à la direction du Journal Officiel font leur beurre de la publication de textes de loi que nul n'est censé ignorer n'est pas sans influence sur le design de ce site dont on peut se demander, une fois ce fait connu, s'il n'est pas volontairement conçu pour être mal foutu et impraticable.

Ces deux exemples illustrent parfaitement que quand on veut on peut. A l'heure où l'on parle de la mise en ligne gratuite des données publiques par les états, de sorte que des tiers en fassent ce qu'ils veulent, il serait temps que le Journal Officiel et les autres handicapés du numérique du service public en prennent de la graine.

A propos de Legifrance, on me souffle dans l'oreillette qu'ils lisent ce qu'on peut leur écrire, et que ça pourrait même les influencer pour un futur redesign.

P.S. on me souffle aussi dans l'oreillette en moins de 140 caractères que le nouveau site du CE n'est pas parfait, notamment en termes d'accessibilité ou d'obésité. Mon propos n'était pas de dire que ce site est parfait, mais de montrer la différence notable entre le haut et le bas du panier dans les sites de l'Etat. Pour savoir d'expérience la difficulté de mener à bon port le redesign d'un site web important, je ne peux qu'être favorablement impressionné par le résultat obtenu par le CE, surtout qu'il s'agit fort probablement d'un marché attribué par appel d'offre public et exécuté dans des conditions certainement moins idéales que dans une entreprise commerciale. Contrairement à une tendance naturelle chez les geeks, à laquelle il m'arrive parfois de succomber, il n'est pas besoin d'attendre la perfection pour se réjouir d'un progrès.

(*) L'usage immodéré des menus déroulants dans la navigation par exemple, qui n'est pas dans ma liste des bonnes pratiques. Ou encore des petits détails qui montrent que le site est sorti avant d'être terminé (amusez-vous à trouver les Lorem Ipsum cachés dans le code et parfois visibles en survolant un texte).