PALC et IE sont dans un bateau, coulons-les !
Professionnels du web, faisons d'une pierre deux coups en tuant simultanément deux des plus grosses nuisances informatiques : les proxys à la con et Internet Explorer.
Les proxys à la con (PALC pour les intimes) sont un artifice délirant utilisé par des managers réactionnaires pour empêcher leurs subordonnés (mais pas eux) de surfer sur internet depuis le bureau. Le résultat dans la plupart des cas est parfaitement contreproductif pour les entreprises, le seul vrai bénéficiaire étant le service informatique qui peut sauver son budget pléthorique et ses mauvaises habitudes en empêchant les opérationnels de profiter de services externes souvent mieux conçus et moins chers.
Internet Explorer est sans conteste le navigateur web le plus pourri de l'univers et du reste. J'avais coutume de penser que Microsoft FrontPage était la pire merde jamais conçue par toute l'industrie du logiciel, mais IE la dépasse largement de par son nombre d'utilisateurs. Or il est de notoriété publique que les seuls utilisateurs d'IE sont soit inconscients, soit n'ont pas le choix de leur navigateur qui leur est imposé par des inconscients. Ceux qui ont le choix utilisent des navigateurs modernes, mieux conçus, moins risqués, plus rapides et (c'est une conséquence fortuite mais heureuse) respectueux des standards. Les chiffres parlent d'eux-même, on utilise IE essentiellement au bureau, et on préfère l'éviter dès qu'on a le choix, chez soi.
L'idée est donc très simple : dévelopeurs de sites internet, arrêtez de vous emmerder avec ce navigateur pourri et faites des sites respectant les standards web et les bonnes pratiques. Faites du code de qualité que vous testez avec les navigateurs qui respectent les standards (facile, tous sauf IE). Ils seront inutilisables avec IE, ou seulement très moches si vous faites des efforts. Ça ne posera de problème qu'aux personnes qui surfent depuis leur bureau, or c'est précisément ce que cherchent à empêcher les entreprises avec leur proxys à la con. PALC dont elles n'auront plus besoin puisque l'internet public deviendra globalement inutilisable pour celles qui persistent à vouloir utiliser des outils pourris.
Je n'y vois que des bénéfices : vous participerez ainsi à accélérer la chute d'IE, améliorer la qualité du web tout en faisant des choses rigolotes sans l'autre boulet, vous ne perdrez plus de temps à vous ruiner la santé et à surfacturer vos clients, qui n'auront plus à s'inquiéter de policer l'usage d'internet par leurs salariés. Elle est pas belle la vie sans Internet Explorer ?
P.S. J'en profite pour signaler une initiative concrète : Universal Internet Explorer 6 CSS. Il s'agit d'arrêter de perdre du temps (et donc de l'argent) avec cette antiquité du début du siècle qu'est IE 6 et servir à ses utilisateurs le contenu avec une feuille de style qui ne leur donne pas l'impression que le site est cassé (même si leur navigateur est cassé au delà de tout espoir de réparation). Vous pouvoir une démonstration de ce que ça donne pour le site d'Andy Clarke.
P.S. 2 : Et la Commission européenne s'y met en envisageant d'obliger Microsoft à permettre le choix du navigateur par défaut sur Windows.
Commentaires
Olivier G.
Et maintenant que les téléphones 3G se généralisent, c'est encore moins facile d'empêcher réellement les salariés de surfer, il faudrait brouiller tous les téléphones ^^
jean-christophe
10000 fois d'accord. Tout le monde est ennuyé (euphémisme) par cette application bancale et, comme tu le soulignes, les internautes, une fois chez eux, respirent…
Dont acte.
nota-bene.org
Oui.
Moi quand je vois les 3000 et quelques configurations différentes de navigateurs sur les terminaux mobiles, je me dis que le gros du fun est encore devant nous... :)
Maintenant, avocadudiablisons : que fait ledit DSI devant des applications qui, à l'évidence, ont été développées pour IE6 exclusivement ? (sans refaire l'histoire, évitons les trolls dans le genre "fallait pas" : les progiciels codés comme ça, j'en ai une liste longue comme le bras à disposition).
Là où notre discours "IE6 est caca, baaaa" a un trou, c'est dans l'accompagnement au changement, je pense.
Je n'ai aucune idée de la façon de faire avancer cette question, qui est sans doute celle qui freine le plus les DSI (qui, dans l'ensemble, utilisent aussi Firefox pour surfer mais ont quand même IE6 pour pouvoir bosser avec lesdits progiciels).
NiKo
Pour adjoindre un logo à la démarche, http://www.dansimard.com/not_tested_in_ie/
Christophe C
100% d'accord sauf sur tes 2 derniers paragraphes.
Tu oublies une chose importante si tu te mets du côté des webdéveloppeurs/intégrateurs et agences interactives : les interlocuteurs qui valident leur travail sont sur IE (pour les raisons que tu évoques très justement). Pas de validation = allers/retours incessants pour optimiser sur IE ou sinon pas de facture.
Malgré un discours argumenté auprès de ses interlocuteurs, qui bien souvent sont conscients de la vétusté générale de leur configuration professionnelle, l'étape de relecture et de validation n'ouvre pas la porte aux irrégularités d'affichages ou de bugs !
Solution : retourner la patate chaude que tu évoques auprès des DSI ! :)
Encore une fois je suis OK avec ton argumentation, mais abandonner IE reste une utopique attente minimum à long terme...
François Nonnenmacher
Je sais que c'est une utopie, et ce billet a été écrit avec la langue fermement plantée dans la joue mais aussi une véritable rage envers les nuisibles crétins qui sont responsables de la plaie Internet Explorer, et pas seulement ceux qui travaillent chez Microsoft. Tout comme certains personnages de Desperate Housewives, je crois au pouvoir de la honte, et si les arguments rationnels ne fonctionnent pas, alors il faut faire honte à ceux qui imposent des outils pourris aux autres.
Utopia!
Voilà une initiative comme je les aimes :)
Intégrateur de métier, convaincu par les normes et standard du W3C depuis la première heure, je ne souhaite pas[plus] passer mes journées à bidouiller :(
Personnellement je l'applique déjà mais je me demande comment faire passer ça au sein d'un pôle production web d'une webagency à moins d'en créer une avec un acronyme explicite dont l'objectif serait justement d'adhérer à cette démarche ;p
LES STANDARDS ET UNIQUEMENT LES STANDARDS VOILA MON ETENDARD.
François Nonnenmacher
Stéphane, je ne vois pas en quoi autoriser, pour ceux qui en ont besoin, l'installation de Firefox à côté d'IE nécessiterait un accompagnement au changement. C'est une question d'ouverture d'esprit, pas un des douze travaux d'Hercule ! Tu constates toi-même que les DSI ont aussi Firefox pour pouvoir profiter du vrai web auquel il n'ont pas accès avec IE ! Ironique, non ?
! F * * * IE HE'S FAMOUS !
Soyons réaliste et demandons l'impossible
Fed up with bullshit
Développeur front-end et back-end à mes heures, j'ai eu l'occasion de me casser le nez sur des PALC incompréhensibles avec des ARALC [architecture réseau à la con] opaques dont personne en interne n'est capable de vous en faire un schéma... Plus de deux semaines et plus de 5 ingénieurs mobilisés pour finalement être incapable de résoudre les bugs hérités de ce fait !!!
Arggggg... Blessure impansable, conneries incommensurable :(
Stéphane Deschamps
François,
(je me fais encore l'avocat du diable, mais bon)
Un système de télédistribution industrialisable existe-t-il pour Firefox comme c'est le cas pour Internet Explorer ?
Le risque que prend le SI avec des navigateurs sur lesquels c'est l'utilisateur de la machine lui-même qui doit tenir les mises à jour ? (pour rappel, les mecs comme toi et moi ça ne compte pas, on est au taquet sur les technos, mais c'est notre métier : la plupart des gens de ma boîte ne peuvent même pas installer un logiciel, d'où la question qui précède sur l'industrialisation)
La bande passante consommée par un navigateur open-source qui vérifie si une mise à jour existe avec une grande fréquence ? La bande passante consommée aux heures de pointe pour mettre à jour à la main chacune de ces instances de navigateurs contre la même bande passante, la nuit, pendant les télédistributions ?
Etc.
(je les connais bien les DSI, ils m'enquiquinent suffisamment pour que j'aie fini par comprendre quelques-unes de leurs motivations) :)
François Nonnenmacher
Je ne sais pas, mais je serais bien étonné qu'un tel système soit impossible à gérer ou à mettre en place. Clairement c'est un argument valable, il faudrait demander à Tristan. Juste comme ça, je sais qu'il existe déjà des systèmes d'administration qui permettent de déployer une version de Firefox préconfigurée pour ne pas aller chercher ses mises-à-jour sur internet, ensuite charge à la DSI de pousser ces m-à-j quand elle le veut. Je crois également me rappeler qu'il y a quelques déploiments de taille d'OS libres type Linux (Gendarmerie Nationale ?) et je serais encore bien plus étonné s'ils utilisent IE dedans ;-). Donc rien de techniquement impossible ici.
(Et un DSI de chez FT qui se plaint de petits problèmes de tuyaux, comment dire franchement, pouf pouf ;-p).
Nico
"Faites du code de qualité que vous testez avec les navigateurs qui respectent les standards"
Question : est-ce pas antinomique ?
En effet, si l'on code "de qualité" (= en respectant les standards), on a pas besoin de se pencher sur le rendu utilisateur (c'est au navigateur de faire son taf ... en respectant lui aussi les standards), non ?
François Nonnenmacher
L'assertion « code de qualité = respect des standards » est fausse, les deux ne sont pas équivalents. A priori, un code de qualité implique le respect des standards web, mais l'inverse n'est pas vrai. La qualité c'est aussi la façon de construire son site (structure, sémantique, styles, interactions, etc.) et on peut faire du mauvais boulot tout en respectant les standards web. Un navigateur ne fait qu'exécuter le code, et il appartient quand même au concepteur de vérifier que ça ne donne pas n'importe quoi à l'arrivée, d'autant plus que même avec le même navigateur, il existe des différences de rendu entre les plateformes (les polices de caractères ne sont pas les mêmes entre Mac et PC par exemple).
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