Choisir la vie

Les conseils de carrière que George Monbiot a écrit pour les étudiants en journalisme pourront utilement servir à plus grand nombre :

Mon premier conseil est celui-ci : méfiez-vous des conseils de carrière que vous donne votre établissement de formation. [...]

Ce que le monde institutionnel ou corporatiste veut que vous fassiez est tout le contraire de ce que vous voulez faire. Il veut un outil fiable, quelqu'un qui peut penser, mais pas pour lui-même : qui peut penser pour l'institution. [...]

[...] Mon second conseil de carrière fait écho au conseil politique de Benjamin Franklin : chaque fois que vous devrez choisir entre la liberté et la sécurité, choisissez la liberté. Sinon vous finirez sans l'un ni l'autre. Ceux qui vendent leur âme en échange de la sécurité d'un emploi et d'un salaire sont virés dès l'instant où l'on peut s'en séparer. Plus vous êtes loyal à une institution, plus vous êtes exploitable, et plus vous devenez, finalement, non indispensable. [...]

Mon dernier conseil est celui-ci : lorsque vous serez confronté au choix entre plonger dans la réalité ou plonger dans ce que Erich Fromm appelle le monde « nécrophile » de la richesse et du pouvoir, choisissez la vie, quels que soient les coûts apparents. Vos pairs pourraient bien d'abord vous regarder de haut : pauvre Nina, elle a 26 ans et elle n'a toujours pas de voiture. Mais ceux qui ont placé la richesse et le pouvoir au dessus de la vie vivent dans un monde de morts, dans lequel les vivants accrochent leurs pierres tombales — ces certificats encadrés qui marquent leur allégeance à ce monde — sur leurs murs. [...]

Vous savez que vous n'avez qu'une vie. Vous savez que c'est une chose précieuse, extraordinaire, unique : le produit de milliard d'années d'heureux hasards et d'évolution. Pourquoi alors la gâcher en la laissant aux mains des morts-vivants ?

P.S. Ron a tort, le clivage n'est pas entre pauvres et riches (qu'il transpose en stupides vs. intellectuels), il est entre frustrés et rêveurs. Je préfère de loin faire partie de la seconde catégorie, et tenter de réaliser mes rêves. Ça ne changera pas le monde, mais ça changera le mien.

Pour ceux qui ont des problèmes de riche :p et ne sont pas pétris de trouille à l'idée de changer de vie, je conseille aussi la lecture de cette interview de Tim Ferris l'auteur de La semaine de 4 heures (que je suis en train de lire, compte-rendu à venir).