Vote électronique aux Etats-Unis, autre scandale et durcissement légal

Après ES&S pris en faute en Californie, c'est au tour de l'état du Kentucky de s'apercevoir que Diebold leur a vendu des machines non conformes qu'ils ont utilisées depuis au moins trois élections. Selon l'avocat général du Kentucky, les machines vendues n'ont même jamais été certifiées.

C'est dans un contexte d'erreurs et de fraudes répétées qu'une réforme du vote électronique va être débattue au niveau fédéral, avec le Voter Confidence and Increased Accessibility Act of 2007. Le point essentiel de cette réforme est de rendre obligatoire la présence d'une trace papier vérifiable, mais au nom de leur propriété intellectuelle les fabricants de machines ont fait retirer une autre disposition majeure de la proposition : celle consistant à livrer le code source des logiciels embarqués à toute personne en faisant la demande. Déçu que cette disposition ait été retirée du projet, l'Electronic Frontier Foundation appelle tout de même à voter en faveur de cette réforme, en espérant pouvoir faire amender le projet et en reconnaissant que les avancées du texte sont plus importantes que ses lacunes.

Les machines à voter sans trace papier vont donc fort probablement être déclarées obsolètes avant les élections présidentielles de 2008 aux Etats-Unis. Devinez ce qui va se passer en France ? Tout le parc dont certaines villes sont déjà équipées sera également bientôt bon pour la casse. Les maires qui ne se préoccupent pas des aspects politiques du vote électronique seront-ils au moins sensibles à l'immense gâchis d'argent public qui est en train de se produire sous leur houlette ?

Il me paraît également important de rappeler que l'existence d'une trace papier n'est en aucun cas une garantie que le vote sera réellement comptabilisé fidèlement, comme le fiasco du vote électronique en Ecosse l'a très bien démontré. Ce n'est donc pas la solution au problème.