Que la farce soit avec vous

Dans pas longtemps, dans un pays proche, très proche.

Ah là là, mon cœur balance mais je ne peux vraiment pas me résoudre, j’ai toujours été du bon côté de la Force, et moi aussi je suis attiré par le côté obscur, comme tout un chacun. Le problème c’est que les rôles ne sont pas bien distribués, d’un côté j’ai bien un Dark Vador qui fait peur à tout le monde, même à ses propres sbires. Mais de l’autre pas un Luke Skywalker pour me donner envie, me galvaniser, me donner de l’espoir, et m’enflammer de son intelligence, son charisme et être un naturel adversaire du côté obscur. Même un Obi-Wan Kenobi ou un Yoda m’aurait plus convaincu, je crois…

Même pas une Princesse Leia avec des burnes grosses ça comme pour ruer dans les brancards, et remuer un peu notre poussiéreuse république. Ou alors si vraiment, c’est une Princesse Leia vous croyez ? Et entre les deux, un Jar Jar Binks qui a l’air de rassembler des deux côtés, mais on sait d’où il vient, et il est bien trop faible pour ne pas ensuite succomber à la tentation du côté obscur.

Mais bon, il faut se résoudre à cette équation… Dark Vador, Princesse Leia potentielle et Jar Jar Binks…

Matoo nous fait La Guerre des Présidentielles. J'ai bien ri en voyant que le ci-devant padawan s'apprête à voter pour un collègue du côté obscur :D.

Chez Laurent, la métaphore est plus gentille : bisounours. Il retourne là l'un des nombreux avatars du mépris qui dégouline de gauche comme de droite à l'encontre de ceux qui ont le malheur d'être tenté par une aventure au centre. Ces insultes ne démontrent que le profond malaise qui règne chez les militants. Dernier exemple sur ce blog, la supposée "béatitude niaise" des néo-centristes. J'avais écrit qu'il y a des sueurs froides qui ne trompent pas, je crois qu'on est déjà passé au stade des aigreurs d'estomac voire de l'ulcère (un billet où les commentaires priment, et où l'humour échappe là encore aux bipartisans : « Je ne vois vraiment pas comment je pourrais voter socialiste : Je suis de gauche... Swâmi Petaramesh »).

Hier, j'entendais Bertand Delanoë sur i-télé dire, en substance, à propos de Bayrou : « c'est une homme de droite, mais c'est respectable d'être de droite ». Rien d'autre. Bin mon coco (bonjour Monsieur le maire), ce n'est pas avec ce genre d'argument que tu vas me convaincre. Dans le même registre, je pourrais expliquer pourquoi je considère que Ségolène Royal n'est autre que Christine Boutin avec une carte du P.S. (et encore, si ça se trouve, c'est juste pour faire plaisir à son concubin).

J'avoue regarder avec un intérêt doublé d'un amusement certain les « arguments » développés ici ou là, et penser que le comportement affolé et désespéré des anti-Bayrou ne fait, jour après jour, que renforcer ma conviction première. Ca en devient presque jouissif, cette tragi-comédie, c'est étonnant qu'ils ne comprennent pas ça dans les états-majors.

P.S. J'oubliais... Puisque les pro-Bayrou sont tous des bisounours, quelle métaphore de l'anti-bisounours conviendrait pour les anti-Bayrou ? Je crois avoir trouvé : les Crados ! Amis néo-centristes, jouez vous aussi à trouver la bonne carte pour vos trolls militants P.S. et UMP préférés. Pour ma part, j'ai choisi Roger Bouché, Rebecca Niveau, Johann Crâne et Colin Coin-Coin.