Demain, c'est "oui mais..."

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Demain je voterai pour le TCE. Les explications de Versac, Damien et Eolas (qui pleure dans les commentaires parce que je l'avais oublié, mais je suis paresseux et son billet est enfoui dans les archives de Publius, il est long et il se moque de nous avec son agneau à 6€ le kilo alors que le plombier polonais c'est moins cher, n'est-ce pas Maître ? ;-)), et dans l'ensemble l'admirable travail de fond qu'ont effectué les rédacteurs de Publius m'ont convaincu, plus que tous les discours politiques, que le oui est un pas en avant et la seule réponse à même de permettre un progrès plus important à courte échéance via le parlement Européen et l'action politique au sens large (j'y inclus le référendum d'initiative populaire, que je ne vois pas du tout comme un gadget). J'exprime un oui mais, une volonté d'aller de l'avant qui ne s'arrête pas à ce traité. Le non, j'en suis convaincu, ne sera certes pas la fin du monde mais certainement la voie la plus lente et la plus difficile pour avancer à nouveau puisqu'elle signifie le maintien, pour toute décision, d'une unanimité à 25. Et quand je vois la désunion et le folklore, ambiance cours des miracles, des partisans du non, il est clair que ce ne sont pas eux qui feront avancer quoi que ce soit en Europe demain.

Vous n'êtes pas satisfaits par ce traité ? Votez oui pour donner plus de pouvoirs à vos représentants politiques au parlement Européen et faites les agir. Voter non, c'est leur mettre un énorme boulet au pied, pas vraiment la meilleure façon de faire changer les choses. En fait le non me fait penser au cercle vicieux des blocages vertébraux. D'abord quand on se coince une vertèbre, on a rarement mal à l'endroit précis du blocage, la douleur est souvent déplacée. Ensuite, les muscles ont tendance à se crisper et tordent encore plus la vertèbre, ce qui empire la douleur. Il faut savoir se relaxer pour remettre les choses en place, et ça demande de lutter contre un réflexe naturel, c'est contre-intuitif. Et, peut-être, encore une fois, la nullité de nos hommes politiques à expliquer leur action* a été source de crispation, j'en veux pour preuve que ce sont des actions citoyennes comme celle de Publius qui ont relevé le débat. Voter non, c'est se crisper un peu plus. Voter oui maintenant, et pour des représentants qui agissent aux prochaines élections européennes, voilà une prophylaxie réaliste.

(*) et non pas leur nullité tout court, un grossier raccourci qu'on me prête ici. Ils ne sont pas tous nuls. Et si on se place sur ce seul terrain nihiliste, du côté du non, en matière de nullité, ils n'ont franchement rien à envier à leurs collègues d'en face.