Blogues politiques, marketing et démocratie

Polytic se demande si le blog politique est un support marketing ou un outil démocratique et, dans la foulée, cite la vision qu'en a Alain Rousset :

L'intérêt réel de cet espace se situe dans les échanges qu'il suscite, tout simplement parce que nous osons (comme si c'était si devenu si difficile !) Ôter un bout de l'armure de nos certitudes apparentes, de notre représentation sociale.

Je note, sans le lui reprocher, la coexistence chez Matthieu entre réflexion politique et promotion de son candidat, ce qui me permet de répondre facilement à la question ci-dessus : les deux mon général !

Matthieu pense évidemment que le blogue politique est un "véritable instrument de démocratie directe et participative", et qu'Alain Rousset est un vrai blogueur :

Il est encore trop tôt pour dire s’il deviendra un militant du blog et s’il cherchera à convaincre ses alliés politiques de s’y mettre à leur tour mais je suis persuadé qu’il a joué un rôle capital dans sa démocratisation. Il a participé à le rendre moins confidentiel. Pas simplement parce qu’il a été le premier homme politique à s’en emparer mais parce qu’il a vraiment blogué. Il me semble qu’il a donné du crédit à cet outil en jouant réellement le jeu. Je suis d’ailleurs un peu déçu que l’on néglige cet aspect là et que l’on préfère parler des blogs parisiens.

J'avais repéré le site d'Alain Rousset avant celui de DSK mais l'intitulé du premier, "blog de campagne", et son URL, "aquitaine-rousset.net", l'inscrivaient pour moi clairement dans l'éphémère de l'échéance électorale (avant qu'on ne me le fasse remarquer, l'URL s'inscrit, elle, dans le cadre de la région, j'exprime ici ma première réaction à la vue de ce site il y a quelques temps). Je mettrais au crédit d'Alain Rousset qu'il s'est tenu de manière exemplaire à l'exercice, et l'on verra s'il lui reste la volonté de prolonger l'expérience qu'il garde ou non son siège de président du conseil régional.

La démarche de DSK me semble différente. Elle ne s'inscrit pas (pour le moment) dans une campagne électorale et prend la forme d'un simple weblogue sur une plateforme dédiée. C'est aussi le premier homme politique d'envergure nationale qui s'y colle, dans un parti où l'on prédit que "le premier qui se lance est mort".

Il me semble normal que les weblogues politiques remplissent à la fois le rôle d'un support marketing (de par leur nature ils sont un support de communication personnelle) et un outil de réflexion politique en prise directe avec des citoyens. Il appartiendra à leurs auteurs de faire en sorte que le fond prime sur la forme et que leur marketing, au sens noble (s'il peut y avoir un sens noble à ce terme), soit la conséquence d'un travail sincère et collaboratif sur le débat et les idées politiques.

Et pour répondre à l'accusation de parisianisme, à laquelle on n'échappe jamais :o), Alain Rousset aura réussi l'exploit d'être le plus connu des présidents de région de gauche, bien devant celui de l'Ile-de-France. D'ailleurs, connaissez-vous son nom ? ;-)