Quand la différence dérange
L'Office National du Film Canadien publie sur son site Parole Citoyenne son second dossier intitulé "Quand la différence dérange" :
Le débat autour du mariage entre personnes de même sexe soulève les passions. Institution du mariage, homoparentalité, égalité, exclusion, tolérance - les fondations de l'ordre établi sont remises en cause. Pour le meilleur et pour le pire...
Ne manquez pas le texte de Louis Godbout, D'où viennent ces voix qui illustre bien la difficulté qu'ont ceux qui cherchent la simple égalité des droits à faire comprendre la justesse de leur combat, parfois au sein même de la communauté qu'ils cherchent à défendre :
Je sais d'où viennent ces voix. Ce sont les mêmes qui me conseillent de ne pas embrasser mon amant en public, les mêmes qui me font hésiter un instant de parler de lui quand un collègue me parle de sa femme, les mêmes contre lesquelles même un militant chevronné doit lutter chaque instant.
Ces voix sont en nous tous, puissantes chez certains, réduites à de faibles chuchotements chez d'autres. Quelle que soit l'issue de la question du mariage, elles ne se tairont que face à la visibilité de nos amours et de nos engagements.
Vous y trouverez également un texte d'Ann Robinson, Le mariage, reflet de la société, qui analyse l'histoire récente du mariage pour nous aider à comprendre pourquoi on chercher à refuser l'accès au mariage aux couples de même sexe, ainsi qu'un texte de Francis Lagacé, Le mariage civil et l'homoparentalité, qui offre une perspective sur l'homoparentalité et l'environnement civil et juridique du Canada.
Et bien sûr, puisque nous sommes au coeur du cinéma Canadien, vous y trouverez aussi des vidéos de José Torrealba et d'un collectif de jeunes allosexuels, des extraits d'une dizaine de films de l'ONF sur l'homosexualité, ainsi qu'un forum interactif sur la question.
En attendant le billet promis dans l'épisode précédent de citoyen de seconde zone, je peux au moins clarifier une chose : je ne peux concevoir, dans la République une et indivisible, qu'une complète égalité des droits au mariage civil. J'abandonnerai volontiers le PaCS pour le mariage, ou même le mariage si le seul choix pour tout le monde était le PaCS, mais je n'accepterai jamais d'être cantonné à un demi choix hypocrite qui a été créé pour me décourager de demander la fin d'une inégalité patente.
Et un grand coup de chapeau à nos cousins canadiens pour cette leçon de démocracie en action, j'essaye d'imaginer le CNC nous remuer les méninges comme ça, mais... chut ! ils sont trop occupés à assurer les relations publiques du ministre de la Culture.
