Bovémada

La dernière de José Bové campe admirablement le personnage. Monsieur le paysan le plus célèbre de France ne veut pas d'une rave dans le Larzac, il bloque donc l'autoroute et les chemins d'accès au terrain aux organisateurs qui ont pourtant dûment obtenu l'autorisation de la Préfecture locale. C'est que le Larzac, c'est chez lui, il en a le monopole exclusif. Qui est donc ce préfet qui ose attribuer son terrain à des gueux ?

Monsieur Bové n'aime pas les américains, alors il prend un symbole, un McDo qui avait le malheur de le narguer dans sa campagne, et il le brûle. Au bûcher les impérialistes ! Indignation légitime du franchisé (français), on met le trublion en prison. Injustice ! clament les partisans de Bové.

Monsieur Bové n'aime pas les OGM. Tellement pas qu'il nie à L'INRA le droit même de les étudier en détruisant le travail de ses chercheurs. Pas question d'étudier ça, d'apporter des preuves scientifiques des effets des OGM. Non, personne n'a le droit de contester l'avis de Monsieur Bové quand il a dit que c'était mauvais. Alors on brûle, on coupe, on détruit. Re-tôle. Injustice ! Chirac en prison !

Quoi que vous pensiez de McDo ou des OGM, le comportement de José Bové est exactement celui de l'inquisition. La démocratie ? on s'en fout, moi je sais ce qui est bon pour vous et si vous ne voulez pas l'entendre, je vous le ferai comprendre par la force -- brûler, couper, que de symboles de destruction chargés d'histoire.

José Bové, c'est le Torquemada du Larzac.

P.S. : histoire d'en ajouter une couche, lisez cet excellent papier de netlexblogguer sur Teknival contre Alterpoujadisme rural.

P.S. 2 : il ne l'a pas brûlé le Mc Do, José, il l'a démonté. On passe du bûcher à l'écarteleur, nuance.