Déconnexion

Rappelons qu'Internet n'a jamais été une zone de non droit, les éditeurs de presse, eux, ont toujours milité pour un exercice responsable de leur métier, que ce soit par le biais de l'autorégulation ou par des actions ayant permis d'obtenir notamment la création en 2009, d'un statut d'éditeur de presse en ligne.

L'exercice d'une activité en ligne ne dégage les éditeurs de presse d'aucune responsabilité incombant à un éditeur de presse traditionnelle. De la même manière, ils disposent des mêmes droits, le droit à l'information et la liberté d'expression étant également pleinement applicables en ligne.
L'utilisation de termes aussi graves que « méthodes fascistes » ou « presse des années 30 » injurie et jette le discrédit sur une profession entière au seul prétexte qu'elle exercerait son activité en ligne.

Chaque jour, près de 15 millions de Français s'informent via la presse en ligne. Les politiques ne peuvent aujourd'hui se contenter de mépriser notre profession au prétexte qu'elle ne donnerait pas les informations que ceux-ci souhaitent diffuser.
Evoquer des « méthodes fascistes » comme l' a fait le secrétaire général de l'UMP ou estimer que Mediapart « pourrait être implanté à Cuba » selon Eric Raoult sont des allégations extrêmement graves et d'une médiocrité navrante.

Ces propos ne grandissent pas les hommes politiques qui les prononcent. Ils ne font que traduire la panique qui sévit au sommet de l'Etat et sa volonté de tenter de discréditer, même de la façon la plus odieuse, les médias quand il ne peut les contrôler.

La presse en ligne solidaire de Mediapart.

Que le prince et sa cour n'aiment pas internet, c'est une évidence. Mais internet n'a comme seul “défaut” que de permettre au plus grand nombre d'exercer, exactement dans les mêmes limites légales que partout ailleurs, leur liberté d'expression. Ce comportement ne fait qu'alimenter un vieux soupçon larvé, qui participe à la chute des média dits “traditionnels” : leur allégeance au pouvoir, ou à tout le moins leur extrême prudence à faire un travail d'investigation et à publier quoi que ce soit sur des sujets sensibles. La pathétique tentative ratée de l'Elysée de mettre la main sur Le Monde n'est qu'un élément dans ce faisceau d'indices.

Ce qui me trouble, moi, derrière tout ce cirque, ce n'est pas tant la déconnexion complète de l'UMP vis-à-vis d'internet (son candidat l'était déjà en 2007) que l'état de déliquescence extraordinaire du sarkozisme.

« Je veux une république irréprochable. »

C'est ça, et la marmotte elle met le chocolat dans le papier alu…

P.S. J'ai l'esprit d'escalier mais un subconscient qui fonctionne bien en m'ayant fait choisir ce titre. N'est-il pas ironique de voir que ceux-là mêmes qui veulent à tout prix priver des foyers d'accès à internet en sont les plus déconnectés ?