Vous votez avec votre portefeuille, même pour acheter des menottes

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Olivier a fait une bonne mise au point sur l'Apple bashing qui a lieu en ce moment sur Twitter. J'ai commenté son billet un peu longuement, il me pardonnera de reprendre et d'étendre mon argumentaire ici.

Connaissant un tout petit peu la maison pour y avoir travaillé, Apple écoute d'abord ses clients en analysant les ventes et les résultats financiers chaque trimestre. Donc, ceux qui hurlent #Apple #fail depuis leur iPhone, sans être obligatoirement hypocrites, sont de doux naïfs s'ils pensent qu'Apple va privilégier leur petit accès de colère via Twitter sur l'argent engrangé. Et les comptes d'Apple battent pratiquement tous les ans les records depuis sa création (d'aucuns en déduiront une certaine incohérence chez ses clients).

Je pense que les développeurs peuvent tout de même avoir une plus grande influence sur Apple. Pour l'instant, pour chaque développeur qui hurle au loup, il y en a un pour rappeler que le rapport de ventes de l'App Store par rapport à son concurrent "ouvert" est de 400 contre 1. Là encore, Apple regarde ses chiffres et tirera autant de corde qu'il pourra en venir. Mais Apple, depuis son passage à Unix et l'absorption de NeXT (en réalité c'est NeXT qui a acheté Apple :D, mais c'est un autre débat), a cessé de mépriser ses développeurs et compris que son succès passe aussi par eux. Tou ça n'est qu'une question d'équilibre, et le fléau est fermement posé du côté Apple aujourd'hui.

C'est éventuellement s'ils veulent veut pousser le bouchon trop loin, c'est-à-dire s'imposer comme intermédiaire approbateur des applications qu'on peut faire tourner sur un ordinateur, que cette problématique pourra s'étendre médiatiquement hors d'un cercle ridicule de geeks au point de devenir gênante pour Apple. En fait, je pense que ce n'est pas une question d'éventualité mais de temps. S'il Apple commercialise une tablette, ils vont le faire sur le modèle iPhone. J'étends simplement l'idée de Paul Graham, qui dit que lorsque les développeurs se mettront à développer sur (et non juste pour) l'iPhone ils ne supporteront pas ces barrières, au grand public. Lorsqu'il cessera de considérer l'iPhone ou un Kindle comme de simples appareils (un téléphone) mais bien comme des ordinateurs, alors il aura une montée de bouclier suffisamment forte pour contrer Apple, et tous les autres acteurs qui observent ce qu'Apple fait comme un diabétique la devanture d'un magasin de bonbons.

A ceux qui râlent contre Apple depuis leur iPhone, vous votez avec votre portefeuille. Même quand vous achetez des menottes.