Migrations

Je suis partagé entre joie et déchirement, je suis un émigrant. Juste un sac de voyage avec des photos précieuses, un ordinateur, un visa, et le reste au bonheur du transport maritime, je démarre une nouvelle vie, radicalement différente… et, j'ai peur. Mon seul mouillage, ma seule bouée d'amarrage, c'est l'amour. Qui ne connaît rien de plus intangible et cependant si fort…

Laurent qui attend son vol AC 871, et avec qui je partage ça aussi, profondément, en plus de quantité d'autres choses. Laurent qui était un parfait inconnu pour moi quand j'ai commencé à bloguer, jusqu'à ce que je le croise sur la toile et ce mémorable premier Paris Carnet où il m'a gratifié de l'affectueux sobriquet de traître à la francosphère (attention, vieux billet de dinosaure). Une amitié est née d'un réseau qui n'a rien de virtuel, avec lequel on peut se faire de vrais amis.

Laurent qui m'aura fait rire et pleurer un nombre incalculable de fois, comme là, maintenant, tout de suite.

Parce que le revers de la médaille c'est qu'internet n'aboli pas totalement les distances, comme le fait remarquer Karl : « [L]es rencontres réelles comme celles-ci ont l'extrême douleur de faire comprendre la notion géographique de distance. Car cela devient tout de suite plus difficile de dire. Tu viens prendre un café, j'ai un truc à discuter ». Karl, un autre OVNI rencontré sur deux continents grâce à la Toile (qu'est-ce que ça voyage un blogueur). Et tant d'autres...

Alors on viendra vous voir à Montréal, en espérant que vous viendrez sur le Caillou un de ces jours. Bon vent, mon Capitaine. Des bises, comme tu dis toujours.