L'incroyable ras-le-bol de la justice

Maître Eolas a lancé un appel aux magistrats et professionnels de justice pour qu'ils expriment leurs sentiments sur la façon dont la justice est gérée en France. Le ton est assez clair, il a d'ailleurs renommé son blog en Journal des magistrats en colère, et ce sont pas moins de 64 témoignages de magistrats en colère qui y sont publiés.

Rachida Dati récolte au centuple ce qu'elle a semé, et je crois que le mot mépris est un doux euphémisme quand on lit ce que ses ouailles ont à dire sur son travail. J'espère qu'une bonne âme va lui faire une copie reliée pour qu'elle puisse lire ça quand elle prendra bientôt un nécessaire repos qui fera des vacances à tout le monde.

Le Monde tente de le copier avec un formulaire indigent. Je ne parierai pas un Franc CFP sur le succès de leur tentative. Ils font toutefois référence à l'initiative d'Eolas, qui donne tout le crédit qu'elle mérite à la Garde des sceaux : « c'est l'extraordinaire maladresse confinant à l'incompétence de l'actuelle garde des sceaux qui a conduit à ce projet un peu fou. Qu'elle en soit remerciée ».

Au final, je ne peux hélas pas être optimiste sur la suite. Si nos politiques, de tout bord, ont besoin pour leur sécurité personnelle d'avoir une justice lente, inefficace et aux ordres, ils savent parfaitement se faire aider d'une opinion publique qui aime la démagogie en la matière et n'est pas moins médiocre que ceux qui la gouvernent.
« L’opinion publique ? s’écria Moro. Chassez-la, cette intruse, cette prostituée qui tire le juge par la manche ! C’est elle qui, au pied du Golgotha, tendait les clous aux bourreaux, c’est elle qui applaudissait aux massacres de septembre et, un siècle plus tard, crevait du bout de son ombrelle les yeux des communards blessés… »