Bel exemple de fiasco lié au vote électronique en Californie

Un juge d'Alameda en Californie vient d'annuler un vote conduit en 2004 sur des ordinateurs de vote Diebold, après que les officiels du comté se sont complètement plantés dans leur gestion d'un contentieux électoral.

L'EFF rapporte qu'une mesure visant à autoriser l'usage médical de marijuana avait été rejetée par moins de 200 voix, et qu'un contentieux électoral avait été introduit par une association et des électeurs de Berkeley dans l'espoir d'obtenir un recompte. Mais alors que le contentieux suivait son cours, les responsables en charge des élections ont retourné les machines à leur fabricant Diebold, lequel a détruit 96% des informations nécessaires à un audit. Le juge a reconnu qu'il était impossible de dire si les résultats annoncés le soir du vote étaient corrects ou non. Il a également pris la mesure du comportement pour le moins irresponsable des officiers électoraux qui, outre l'absence de trace papier inhérent aux machines utilisées, a conduit à l'impossibilité d'un quelconque recompte.

Cette affaire illustre bien une chose qu'on a tendance à oublier (ou occulter) : les problèmes liés aux ordinateurs de vote opaques se doublent du facteur humain, qu'il s'agisse d'erreurs humaines ou d'actions volontaires, ce qui rend ce système encore plus fragile. Comme le dit l'un des protagonistes de cette affaire : « maintenant nous savons que non seulement ces machines sont vulnérables, mais aussi qu'on ne peut pas compter sur les officiels pour protéger le scrutin ».

Une jolie leçon à méditer, surtout lorsqu'on observe l'amateurisme et la morgue des pro-vote électronique dans nos bureaux de vote.

[Merci à Marc Savard pour le lien EFF.]