Le blog est mort, vive le blog

Petit rebond sur Versac, qui rebondissait sur la petite provoc d'Embruns à l'égard de Chryde, lequel est allé bloguer chez Laurent. Oui, c'est le web, faut suivre les liens et lire, c'est le jeu mon cher lecteur et c'est ce qui manque sur tous les autres media ;-).

Je me retrouve bien dans ce qu'a écrit Nicolas « Versac », en particulier le fait que mon blog, c'est chez moi. J'y fais ce que je veux, plus ou moins, la porte est ouverte à tous mais je peux la refermer sur quelques importuns si nécessaire, et cet endroit évolue à mon rythme. Ailleurs, c'est chez les autres, et je fais une énorme différence entre les blogs et leur conviviale intimité personnelle et ces usines à rencontres et mises en relation qui vont des sites de réseaux sociaux professionnels comme Xing ou LinkedIn aux sites de cul comme Meetic, ou encore ce monstre hybride qui nage entre les deux qu'est Facebook.

Sur un blog, je suis chez quelqu'un, que parfois je connais personnellement. Sur la plupart des sites dits réseaux sociaux, je suis dans des univers publics plus ou moins bien conçus pour favoriser les rencontres ou, plus prosaïquement, le brassage. Sur LinkedIn ou Xing, j'ai l'impression d'être chez un Linas ou un Starbucks mâtinés d'un ManPower. Sur Second Life je suis dans une salle de jeux électroniques. Sur Twitter je suis dans une manif où tout le monde a un mégaphone. Sur Meetic, c'est le bordel. Quant à Facebook, c'est bar, resto, piste de danse ou de catch et back-room selon les étages ! A différents moments, on peut avoir envie de rester chez soi, d'aller chez quelqu'un ou de sortir dehors, seul ou à plusieurs. Voilà comment je vois l'espace social en ligne en ce moment, et il y a de la place pour tout le monde et pour toutes les situations.

Nicolas, en bon consultant jésuite, ne répond pas à la question "le blog est-il mort ?" qu'il pose. Pour moi, la réponse est non. Tout simplement — et ceux qui ont vu le film Ratatouille comprendront le parallèle que je vais faire avec l'affirmation Tout le monde peut cuisiner que le critique gastronomique Ego finit par comprendre à la fin — si tout le monde peut bloguer, ça ne veut pas dire que tout le monde va le faire, et surtout le faire bien. J'ai toujours plaidé que le blog était un outil simple et versatile mais exigeant. Il est absolument évident que le phénomène blog ne sera jamais universel, et qu'il va atteindre un plateau (si ce n'est déjà fait), voire décliner pour ne garder que les blogueurs qui, pour des raisons très diverses, en tireront plaisir et/ou intérêt.

Bienvenu dans la phase rationnelle de la courbe d'adoption des blogs, prélude à la maturité. Que les blogs ne soient plus mainstream ou à la mode, tant mieux, et ça ne signe pas pour autant leur arrêt de mort. Pas plus que ça ne les rend ringards.