Bleu, blanc ou rose

Je n'irais pas voter blanc aujourd'hui. Mais je respecte ceux qui le feront, et je regrette que le vote blanc soit toujours confondu avec les votes nuls et jamais pris en compte ni communiqué, alors que le chiffre de l'abstention est toujours médiatisé. Par leur inaction à reconnaître ce problème, les politiques continuent donc à favoriser l'abstention, de peur de donner un nouveau moyen démocratique au peuple de signaler ce qu'ils (les politiques) ne veulent pas entendre : le choix que vous me proposez ne me convient pas. Ce serait tout de même un progrès par rapport à l'alternative de ne pas voter ou de voter contre. Ce soir, seuls ceux qui participeront aux dépouillements connaîtront le nombre de votes blancs dans leur bureau de vote, car ils y sont comptabilisés à part. Mais le ministère de l'intérieur ne communiquera que la somme des blancs et nuls, privant de facto ce vote de tout son sens.

Entre ces deux tours, j'ai entendu cent sinon mille fois que le vote blanc favoriserait Sarkozy. Ma réponse a toujours été que ce vote ne favorise ni l'un ni l'autre, mais que cette assertion ne trahit qu'une seule chose : ceux qui disent ça donnent déjà Royal perdante. Très symptomatique d'une élection qu'on pense perdue d'avance.

Je tiens alors à préciser un point. Si Ségolène Royal perd cette élection, elle ne le devra qu'à une seule chose : une mauvaise campagne. Exactement comme Lionel Jospin en 2002. Ceux qui diront le contraire, et chercheront de fausses excuses (je sens venir le vote Bayrou gros comme une maison), se mettent le doigt dans l'oeil, comme en 2002.