On a retrouvé la déïontologie :p

Jean-Marc Morandini nous annonce, tout fier, qu'il ne tiendra pas compte de la loi et qu'il affichera sur son blog, dimanche, dès 18 heures, des estimations relatives au premier tour de la campagne présidentielle. Anarchiste, animateur en rupture, on va voir ce qu'on va voir.
Puis le ton change.
Car une lourde amende de 75 000 euros sera encourue par ceux qui, avant 20 heures, le 22 avril, s'autoriseraient de tels débordements. En outre, une Commission de contrôle de la campagne scrutera le Web avec vigilance.
Devinez la suite. Jean-Marc Morandini a changé d'avis. Comme citoyen, je m'en félicite.
Mais le jésuitisme a des limites. Il se serait contenté de dire, penaud, qu'il était contraint de faire marche arrière, on aurait compris.
Non, il prétend nous offrir en plus une leçon de démocratie. Il est "citoyen responsable, journaliste soucieux de respecter la déontologie", il se refuse "à porter une responsabilité dans le choix qui sera proposé aux Français" selon le Journal du Dimanche et le Parisien.
De qui se moque-t-il? Cette exigence, ne la connaissait-il pas avant son annonce sauvage? La déontologie a-t-elle changé en deux jours? La conscience et la démocratie ont-elles mué en si peu de temps ? C'est lamentable.

Philippe Bilger, Un Morandini pour rire.

(Le titre fait référence à un fameux sketch des Guignols de l'info, où les journalistes de « la boite à cons » baladent un stagiaire à la recherche de la « déïontologie ».)