Pédale douce, pédale dure

J'avais eu vent du projet en juin, c'est maintenant officiel, Paris va charger J.C. Decaux de déployer un équivalent des Vélo'v, avec un millier de points de location. C'est une excellente nouvelle, car cette initiative va augmenter sensiblement le nombre de vélos dans les rues de la capitale, les rendant plus présents dans la conscience et les habitudes de tous les usagers de la route et améliorant ainsi la sécurité des cyclistes*.

Sinon, l'ineffable Eolas m'avait écrit ceci cet été :

Félicitations, bienvenue au club de la pédale. Pour être un vrai membre actif (je sais que tu en as très envie), l'épreuve est : continuer à en faire en hiver.

Eh bien je tiens le coup. Mais la température à Paris n'est pas encore descendue bien en dessous de zéro. Rien à voir avec l'épreuve du vélo en hiver à Montréal ! J'ai quand même une hantise : le verglas. Une bonne surprise cependant, je trouve qu'il reste plus agréable de circuler à vélo en hiver qu'à pied ou en métro. On peut s'habiller plus légèrement, et moduler l'effort pour se réchauffer. Je m'étais déjà fait la réflexion au plus fort de l'été, où le vent relatif est agréable et permet, avec une tenue adaptée, un rafraîchissement par évaporation de la transpiration.

Mais mon petit truc de cycliste dont je suis le plus content, c'est mon superbe masque nuit/pluie/jour d'hiver. J'ai une sensibilité oculaire telle que le simple vent relatif me fait pleurer, et ça empire dramatiquement avec le froid. Le jour en été je dois porter des lunettes de soleil, mais la nuit je n'y vois rien et en hiver elles ne me protègent pas suffisamment, d'où la nécessité de trouver des lunettes ou un masque transparent pour le vélo. Mais c'est pratiquement introuvable à Paris, j'ai fait une douzaine de magasins pour trouver des choses, certes très seyantes et high-tech toussa, mais rien à moins de 60 euros ! Jusqu'à la révélation : j'ai un splendide masque transparent pour me protéger les yeux lors des traitements phytosanitaires dans mon jardin. C'est moche, ça a l'aérodynamisme d'une armoire normande, mais ça remplit parfaitement son office pour quelques euros. Et voilà le travail :

masque vélo

Mon kit frimas m'a aussi permis de redonner une deuxième jeunesse à mon coupe-vent "Cap Gemini Ernst & Young", dont la coupe bedonnante et la couleur jaune poussin le rendaient proprement immettable — outre une interdiction formelle de la porter lorsque je travaillais à l'usine chez Cap, pour cause de logo interdit après le 15 avril 2004 (ce n'est pas une blague) — et qui s'avèrent pour ces mêmes raisons très bien adapté au vélo de nuit.

Il ne me manque plus qu'une chose : des gants qui résistent à la fois au froid, à la pluie et à la transpiration. Là encore, c'est la dèche dans les magasins, sauf au rayon moto où il y a pléthore de modèles à condition de mettre au minimum 40€ dans une paire.

Note :
(*) J'avais lu dans une étude que je ne retrouve plus que l'augmentation de quelques points du nombre de vélo diminuerait le nombre d'accidents, simplement parce qu'il y a un effet de seuil dans la présence continuelle de vélo dans la circulation pour faire entrer ceux-ci dans les moeurs des automobilistes. C'est une évidence quand on est en selle et qu'on observe de visu comment les automobilistes changent leur comportement lorsqu'il y a plusieurs vélos en piste. Ceci dit, pour la cohabitation entre cyclistes, cyclomotoristes et piétons, il y a aussi du chemin à faire (par tous).