La prescription en matière de délits de presse à l'heure d'internet

Laurent Gloaguen, à propos d'intimidation d'un élu sur un blogueur :

Bix traite Hugues Rondeau "d’homme politique le plus ******* et le plus ********** de Marne-la-Vallée".

Depuis, les avocats s’activent. Surtout que Bix est n° 1 sur la recherche "Hugues Rondeau" chez Google.

Enfin, les conseilleurs (surtout avocats) ne sont pas les payeurs, car les faits sont bien entendu prescrits.

Ce à quoi deux membres du barreau ajoutent :

1. Le 27 mai, Eolas a dit :
Non seulement ils sont prescrits, mais il y a en plus une grosse nullité dans leur action. Pour préserver l'égalité des armes, je n'en dis pas plus.

2. Le 27 mai, Veuve Tarquine a dit :
Quelle belle illustration de tout ce qu'il ne faut pas faire pour passer pour un crétin ! Non seulement il est en train de se payer une publicité — à revers — d'une rare efficacité mais en plus pour ce faire il dilapide l'argent — que l'on ose espérer du contribuable ! — dans une débauche de manoeuvres stériles...
Et pendant ce temps-là on se plaint du faible crédit que l'on accorde à nos classes politiques...

Ca sent donc le coup d'épée dans l'eau pour l'élu, et une bonne contre-publicité qui s'annonce. Mais je me demande dans quelle mesure ce genre d'affaire va servir d'exemple à RDDV et son projet de censure d'internet. Après tout, que risque-t-on à faire des liens vers de vieilles pages comme vient de le faire Laurent (alors que Bix est plus prudent) ? Un délai de prescription de trois mois pouvait se comprendre pour des journaux périmés devenus difficiles à trouver, mais là, certains vont avoir beau jeu de se plaindre que les dates limites de fraîcheur et la facilité de diffusion sont toutes autres sur le web.

Un joli sujet politique, pas simple et bien polémique.

P.S. j'ajoute un fait technique au débat, à charge des partisans de la censure étendue : il existe aujourd'hui moultes outils qui permettent d'être alerté automatiquement, gratuitement et dans des délais très courts (quelques heures) de tout ce qui se publie sur internet (ou presque, en tout cas tout ce qui a une chance de passer sur le radar du plus grand nombre). Qu'un homme politique mette plus de trois mois à réagir sur quelque chose qui est en première page des résultats de recherche sur son nom depuis au moins trois mois, c'est anormal et ridicule.