Dans l'arme de la religion, il faut voir l'arme

Publié le :

Il m'a toujours semblé que la finalité d'une idée était non seulement d'être exprimée mais d'être éventuellement discutée, voire contredite. Une idée perd son sens si elle ne s'insère pas dans un espace qui lui permettra de s'affronter au feu de l'intelligence d'autrui. La liberté de l'esprit, de la parole et de l'écrit est naturellement consacrée à ce type de controverse. Une idée, cela se discute. Une croyance, c'est une conviction qui est composée d'impalpable et de mystère, elle ne vous place plus dans le champ de la rationalité mais vous constitue de manière si forte et si intime que la mettre en cause, c'est vous attaquer vous-même dans votre être, dans vos profondeurs. Une croyance, cela se laisse tranquille.

[...]

Une démocratie a le devoir de se battre. Elle a le droit de se défendre. Elle peut le faire sans se renier. Les démocrates n'ont pas vocation à être des moutons. Dans l'arme de la religion, il faut voir l'arme.

Philippe Bilger, dans un admirable billet sur la démocracie, la liberté d'expression et les croyances religieuses dans le contexte des caricatures de Mahomet : l'arme de la religion.

Par contre j'ai loupé l'arme du crime ici, mais la joute des commentaires semble indiquer qu'il faudrait aussi laisser les croyants tranquilles. On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde (moi aussi je suis un fan de Desproges).