Fluctuat...

En géométrie, trois points non-alignés suffisent à définir un plan. Vous avez certainement déjà remarqué qu'un objet avait besoin d'un minimum de trois pieds (ou points de contact) non-alignés pour être stable. Rassurez-vous, ceci qui suit n'est pas un cours de maths ou de physique.

Il y a trois mois j'ai entamé une formation interne à l'université de Capgemini dont l'objet est, pour la faire courte et vendeur, de former les futurs leaders de la maison. J'en suis sorti jeudi dernier avec d'une part la satisfaction d'avoir accompli avec succès l'un des trois boulots que je menais en parallèle (en plus de mon travail habituel et d'un projet dont j'espère pouvoir parler dans quelques semaines) et, d'autre part, une bien meilleure connaissance de moi-même, et surtout de mes attentes comparées à ce que m'apporte mon travail aujourd'hui. Sans le moindre doute, et sans surprise aucune puisqu'il s'agit d'un engagement moral préalable à ce genre de formation, un changement s'impose. Qu'elle qu'en soit l'issue, et même si je dois ma participation à ce programme à mon travail et une ténacité certaine, je suis heureux de constater que Capgemini a su conserver ses valeurs essentielles malgré une fusion et cinq années difficiles. J'ai retrouvé des éléments de culture de l'entreprise que j'ai rejoint il y a maintenant sept ans et que je croyais perdus. Séquence nostalgie professionnelle, en espérant qu'il ne s'agisse pas des prémisses de la fossilisation du jeune dinosaure ;-).

Il y a aujourd'hui exactement seize ans, j'ai eu le coup de foudre pour celui avec lequel j'allais ensuite passer quinze ans de ma vie. Il y a un peu plus d'un an j'ai eu la chance de me retrouver sur un nuage, et même si le pilote vole aujourd'hui de ses propres ailes j'ai passé une année merveilleuse que jamais je n'oublierai. Les deux histoires sont différentes mais je garde et garderai toujours une affection et une tendresse sans bornes pour mes deux Philippe. Au-delà de la loyauté que je porte à mes amis, une forme d'amour qui, je le sais, les trouble en ce qu'elle a d'éternel et de non exclusif. Ce sont les histoires d'une vie, elles dureront pour la vie. Séquence nostalgie personnelle, sans regret et avec un espoir intact en l'avenir.

Côté social, cela fait bientôt dix ans que j'ai quitté le militantisme associatif, qui me demandait trop d'énergie pour des résultats dont je suis fier mais qui n'ont pas toujours été à la hauteur de mes espérances et de mon investissement (physique, psychique et moral). Ma vie sociale s'est recentrée sur mes amis, dont certains rencontrés grâce à ce blog ou le leur. D'aucuns croient que tout ce qui se passe sur le web est virtuel (que je hais ce mot !), mais je ne suis pas de ceux qui se cachent derrière leur écran et ne touchent la réalité que des doigts sur leur clavier. Ceci dit, j'ai conscience que le blog peut phagocyter ma vie sociale, et la réduction de mon rythme de publication en est une conséquence.

On vous a peut-être déjà seriné lors d'un entretien d'embauche que l'on doit trouver l'équilibre sur trois pieds : le professionnel, le personnel et le social. Mon expérience de bipède montre qu'on peut tenir sur deux pieds, quand le troisième fait temporairement défaut, mais cela demande plus d'énergie et d'attention (essayez donc de dormir debout, vous verrez). Crise de la quarantaine ou de fin de trentaine, je ne sais pas, mais me voici à m'assurer de la solidité de ces trois fondations pour la décennie suivante. Dans 199 jours, je fêterais mes 40 ans. Je me donne deux fois plus que les cent jours de Villepin pour changer les choses, je devrais y arriver :-P. Bilan le 29 mars 2006 !