Gandi est à vendre

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Gandi est à vendre. Avis de tempête chez Maxime Ritter, Laurent, Daniel, et Olivier qui nous en a fait une pétition.

Pour qui ne connaît pas Gandi, il s'agit du registrar de noms de domaines internet le plus populaire en France, qui a bâtit sa réputation sur un service simple, fiable, et l'un des moins chers. C'est surtout l'un des rares à transférer la propriété des noms de domaines à ses clients, alors que l'immense majorité des registrars ne font que leur louer. Pour ceux qui connaissent Gandi et utilisent ses services (j'en suis), c'est un coup de tonnerre.

La quantité d'informations disponibles sur les raisons de cette vente est inversement proportionnelle à celle des réactions qu'elle suscite. Laurent Chemla aurait dit que "les dissensions entre les quatre actionnaires de départ sont trop importantes pour que l'entreprise poursuive son chemin en l'état", une vente semble donc inévitable et j'oserais même dire préférable à la cessation d'activité. Mais il n'y a pas (encore) d'acheteur au prix demandé, jugé trop cher. Et surtout l'achat est hautement risqué, et Octave Klaba d'OVH fait preuve d'une grande lucidité en n'oubliant pas que "le succès de Gandi est attaché à son positionnement marketing et à la personnalité de certains de ses fondateurs". Il serait en effet tout à fait probable qu'un acheteur qui ne maintiendrait pas les contrats, moral(*) et juridique, qui existent actuellement entre Gandi et ses clients, verrait immédiatement son investissement fondre comme neige au soleil.

Si je pousse ce raisonnement un peu plus loin, j'ai envie de dire que puisque l'on connaît les raisons du succès de Gandi, il reste à savoir ce qu'il faut faire pour construire la même chose, et combien ça coûte. Si le nouvel aubergiste ne vous plaît pas, pourquoi ne pas construire une nouvelle auberge à côté ? Après tout, si Network Solutions y arrive, j'en conclue que toute forme de vie d'un QI supérieur à celui d'une poule doit pouvoir y arriver. L'idée fondatrice de Gandi reste brillante, et j'aimerais voir la communauté qui s'époumone en ce moment faire preuve d'inventivité pour trouver un moyen de la pérenniser.

(*) Et pour mieux comprendre le contrat moral que j'évoque ici, et l'histoire de ces quatre idéalistes qui ne s'entendent plus aujourd'hui, je vous invite à lire les confessions d'un voleur de Laurent Chemla. Ironie du sort, on leur en proposait 100MF à l'époque. C'était avant la bulle. O tempora, o mores...