L'affaire Charm el-Cheikh

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RadioCockpit revient sur la couverture médiatique de l'accident de Charm el-Cheikh et les dessous fortement nauséabonds de cette triste affaire :

Tout se déroule comme s'il était plus ou moins prévu que, le temps passant, personne ne sache jamais ce qu’il s’est passé à Charm el-Cheikh. Sauf peut-être le BEA, qui se gardera bien d’en parler, pour des raisons liées au droit international : il est en quelque sorte un sous-traitant technique du pays d'occurrence de l'accident, et un sous-traitant doit surtout se taire.

Silence encouragé par des raisons purement politiques : nous avons un bon client appelé Egyptair, et Flash Airlines est notoirement connue pour appartenir aux proches du pouvoir en place sur les bords du Nil. On ne vous fait pas de dessin, mais il ne faudrait surtout pas contrarier la famille la plus en vue là-bas...

Ensuite, comme le souligne le Figaro, les droits de trafic entre la France et l'Égypte sont en cours de discussion. Il ne faudrait pas que la franche camaraderie qui règne autour de la table de négociations soit entachée par une stupide enquête dérangeante sur les raisons du décès de 134 touristes qui n’avaient pourtant rien demandé à personne.

Enfin, il faut avoir le courage de dire que cela ne ferait pas l’affaire de FRAM et de ses confrères. Leur politique d’achat à bas prix, systématiquement inférieur au coût le plus bas possible des compagnies européennes, impose la mort du transport aérien selon nos normes de sécurité, car cette sécurité a un prix incompressible, et incompatible avec la fuite en avant d’un secteur bousculé par les nouvelles technologies et les ventes directes.

Luxor Air, qui a été un autre fournisseur de FRAM et qui a sévi quelques semaines après Charm dans le centre ville de Nantes est un bel exemple de récidive pour ce TO, qui ne s’est pourtant jamais réellement interrogé publiquement sur ses choix en matière de transporteur aérien…

Ce puissant lobby devrait être quelque peu calmé par le gouvernement, sous pression dans cette affaire. Mais au vu des convergences d’intérêts, il est clair que les passagers devront attendre encore un peu pour savoir avec précision qui les transporte quand ils quittent le T3.

Un ami m'avait parlé de tout ça bien avant que le Figaro ne se décide à jeter ce pavé dans la mare glauque des petites et grandes compromissions politiques.