Séquence nostalgie

Dix-neuf onglets ouverts dans Safari, certains depuis trois jours, il est temps de tirer la pelote de liens. L'expression est empruntée à IokanaaN mais elle a pour moi un sens différent : un lien anodin vous conduit à un autre, puis un autre... et on ne peut s'empêcher de tirer la pelote jusqu'au bout. C'est ce qui m'est arrivé ce week-end, avec un poil de nostalgie au bout.

Ca a commencé dimanche après minuit par un embrun qui m'a conduit sur le joli mois de mars personnifié par David Madore photographié par Garoo. J'ai décomposé la photo rapidement : le charmant garçon est mathématicien, il a lu le Guide du routard galactique et a un idéogramme pour emblème. Pédéblogueur ? Tirons donc la pelote encore un coup...

www.eleves.ens.fr, prestigieuse adresse. Le garçon a du style, je picore à droite à gauche, il me faut quelques instants pour comprendre que les commentaires sont à l'envers et que David et Ruxor ne font qu'un. David n'adore pas les jeux de mots (oups) mais il aime Douglas Adams. J'apprends que Voltaire n'est pas l'auteur d'une maxime célèbre qu'on lui attribue souvent à tort (curieusement j'avais vu cette phrase dans un autre blogue une heure avant), que la normalité n'est décidément qu'un sous-ensemble plus ou moins bien localisé d'un espace à plusieurs dimensions (et je ne suis pas sûr que la Normalité croise le même sous-ensemble), qu'on peut être contre l'homophobie et pas nécessairement pour une loi contre l'homophobie (le point de vue est provocant et intéressant, je n'adhère cependant pas au principe du "first amendment" que j'y lis en filigrane), que je ne suis pas le seul à s'endormir sur le bras pour se réveiller endolori, que les histoires de voyage dans le temps ne sont pas crédibles, que le bonhomme a passé son enfance à... Orsay !

Ah ! Orsay. Moi aussi, de quelques mois à l'âge de 18 ans. La séquence nostalgie commence.

L'école maternelle « du centre », je connais (mais ma mère, dans un de ses multiples pétages de plombs m'avait transféré chez les bonnes soeurs à coté pour le primaire). Comme David je suis allé au collège Alexander Fleming, alors que le découpage scolaire me destinait à Alain Fournier (mais ma mère, encore elle, qui n'est pas têtue comme une picarde pour rien, avait décidé que Fournier, cétait nul, que Fleming c'était le top et que j'y ferais allemand première langue et latin pour être sûr de finir en Terminale 1 à Blaise Pascal). J'y ai eu aussi Madame Hars en français. De même, je suis donc allé logiquement au lycée Blaise Pascal juste à côté, que je trouvais déjà assez vieux à l'époque (on devait être 900 pour 600 places). J'ai eu Monsieur Frot comme prof de latin, avec comme particularité que les Frot étaient nos voisins direct à Orsay et que ma mère (encore elle, je sais, pas de psy à deux balles merci) leur vouait une haine de voisinage farouche sur le thème "je ne comprends pas comment on peut voter communiste et aller à la messe !". Monsieur Frot m'a laissé sur mon carnet de notes la remarque la plus mémorable de ma scolarité : "sait du latin" mais je tairais la vraie raison de cette (juste) perfidie, qui a bien faire rire mon père. J'ai eu Madame Gama, Madame Maxime (sauf erreur), Mesdames Sigli et Dargent (sauf erreur encore) et l'ineffable Monsieur Straub (qui était désespéré que je sache parfaitement lire l'allemand à haute voix sans rien y comprendre). Notre parcours diverge à partir de math sup, je n'avais pas le niveau pour ne serait-ce que lister Louis Le Grand dans mes voeux de classes préparatoires. J'ai donc mal tourné, me dirigeant vers la spé P' et le génie chimique, pour entrer dans la vie active après une demi-thèse sur la stéréolithographie par photopolymérisation au laser.

Je vais arrêter là la séquence nostalgie avant qu'elle ne se soit complètement transformée en nombrilisme. Et chercher le petit rectangle XML orange pour ajouter un site à ma blogoliste.

Ah si, une dernière chose, je trouve aussi que mars est le meilleur mois. La preuve, je suis né en mars.