Les balbutiements de la blogosphère politique

J'avoue que les balbutiements de la blogosphère politique sont assez amusant à observer.

Je n'ai même pas encore eu le temps de m'apercevoir que DSK demande l'avis des internautes sur la LEN que Bix a déjà placé un lien vers mon dossier LEN. Pas mieux, merci ;-).

Le même Bix, qui se fait rappeler par Matt que DSK n'est pas à l'origine du premier blogue politique, puisqu'on a également le "Blog de campagne" d'Alain Rousset en Aquitaine. Blogue que j'avais repéré il y a déjà quelque temps, et dont j'ai eu la surprise de voir apparaître hier dans mes statistiques la page liens utiles, où le modeste site personnel de votre serviteur est classé blogue citoyen !

L'analyse de mes stats montre également le passage de l'équipe d'André Santini (mais là c'est eux qui regardaient leurs stats), ainsi que, accrochez-vous, the John Kerry Blog, sharpton2004.org et joe2004.com. La renommée de padawan.info est internationale en attendant d'être intergalactique, quand je serai un grand chevalier Jedi). Blague à part j'ai quand même du mal à m'expliquer ces trois derniers referrers.

Ce billet est fort mal parti et il se fait tard pour une analyse en règle. J'ai juste quelques remarques (en pur style "bullet thinking") :

  • Les blogues politiques qui sont gérés par une équipe ont un problème de ton. La personnalité ne transparaît pas, et elle ne le fera qu'à la condition que l'homme (ou la femme, où sont elles d'ailleurs ?) politique en prenne les rênes et s'y exprime à la première personne. Condition d'autant plus nécessaire si leurs auteurs veulent s'extraire du marketing politique classique et s'inscrire dans la blogosphère. La réputation électronique, mesurée au Technoratimètre entre autres thermomètres, se bâtit sur l'intérêt des blogueurs pour les autres blogueurs et tout ce qui tranche du marketing sans âme ni personnalité.
  • L'ouverture des commentaires est sans doute le point le plus intéressant, surtout sur le site d'une personnalité. Ce n'est pas étonnant quand on pense que les politiques sont des personnes publiques qui s'exposent en permanence, mais c'est remarquable ici, sur le web, où les écrits sont accessibles et demeurent à la vue du public. J'espère qu'une fois l'attrait de la nouveauté passé dans l'esprit du vulgaire (pour paraphraser Mitterrand, qui n'appelait pas un troll un troll), les commentaires enrichiront la réflexion et se transformeront en dialogue (au passage, je ne peux m'empêcher de me demander de combien de mois de prison écoppera le premier troll qui injuriera Nicolas Sarkozy sur son site, puisque la simple injure verbale vaut un mois ferme).
  • Le dialogue, justement, qui n'existera que si ces mêmes commentaires ne sont pas à sens unique ou échangés uniquement entre les visiteurs. Commenter soi-même sur son blogue est une condition nécessaire du dialogue, si l'on veut éviter de transformer un site en simple chambre d'enregistrement et de sondage d'opinion.
  • La liste de liens sur le blogue d'Alain Rousset rappelle que la toile est tissée à coups d'hyperliens. Ces liens ajoutent à la valeur d'un site (il n'y a rien de plus barbant qu'un site dont on ne peut pas sortir) et, lorsqu'ils sont le résultat d'un choix éditorial, ils disent aussi quelque chose sur leurs auteurs*.

(*) Après m'être fait la réflexion que voir mon site sur le blogue d'Alain Rousset me faisait un peu l'effet de découvrir mon nom sur un tract électoral, je me suis demandé ce que le candidat pouvait gagner à envoyer ses électeurs ici (ce qu'il risquait aussi), quelle pouvait être la raison de ce choix, parmi d'autres, de pointer vers un simple citoyen dont la parole est libre et critique. J'ai bien quelques idées mais si jamais M. Rousset ou quelqu'un de son équipe veut bien éclairer ma lanterne, vous savez comment me joindre ;-).