Le Grand Frère vous regarde

Le palmarès des Big Brother Awards France 2003 a été publié.

Dans la catégorie "Etat, administrations, élus et personnalités", Dominique Perben, garde des Sceaux, et Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, emportent le premier prix pour le projet de loi sur la "criminalité organisée", dit Perben II, qui porte gravement atteinte à l'indépendance de la justice et introduit de nombreuses mesures remettant en cause les droits de la défense. Les dauphins sont : la Gendarmerie nationale pour son arsenal de guerre électronique déployé lors du dernier sommet du G8 à Evian; et nos amis Fontaine/Dionis/Ollier pour leurs actions respectives dans le cadre du projet de loi pour la confiance dans l'économie numérique.

Dans la catégorie "Prix Sarkozy du Dopage", le premier prix est décerné à l'unanimité à Pascal Nègre, président d'Universal Music France, déclaré donc inéligible pour un prix Orwell. Ce "Prix du Dopage" lui revient pour son zèle à influencer les médias, les hommes politiques et les citoyens, de la nécessité de montrer les internautes comme des présumés pirates et les intermédiaires techniques comme des auxiliaires de justice. Autant de talents que l'intéressé a déployés tout au long de l'année 2003 pour justifier les articles de loi répressifs qui servent les intérêts de son groupe - la loi sur l'économie numérique (LEN), mais aussi le paquet Télécoms et le projet de loi sur les droits d'auteurs et droits voisins.

Puisqu'on parle de Sarkozy, mon camarade de jeux le Petit Padawan, qui cherche désespérément quelqu'un qui apprécie le ministre de l'intérieur, rapporte qu'un jeune qui avait lancé des "Sarkozy va n.... ta mère" lors du passage du ministre de l'intérieur à Strasbourg a été condamné à un mois de prison ferme. S'il y en a parmi vous qui veulent lancer une bombe Google contre le petit Nicolas, ce sera sans moi ! Car comme le rapporte le Canard Enchaîné, il sait qu'il n'a que 49 ans et aucun dossier numéroté à son nom dans un tribunal, contrairement au Chi et sa cohorte de porte-seaux. A moins d'un tour de passe-passe du locataire de l'Elysée (et de nombreux assassinés politiques connaissent ses dons en la matière), ou une méga bavure du locataire de la place Bauveau, on va devoir se le taper encore un bon bout de temps, celui-qui-y-pense-et-pas-qu'en-se-brossant-les-dents-le-matin.

Proverbe à méditer pour le week-end : "Quiconque est prêt à sacrifier sa liberté pour une sécurité provisoire ne mérite ni l'un ni l'autre". [Merci à Dave pour la rectification].