Je connais cette voix

Ce matin sur France Inter, Pascale Clark reçoit Philippe Besson pour la publication de son quatrième roman, Un garçon d'Italie, et la sortie du film de Patrice Chéreau, adaptation de Son frère. Voix agréable (audio), exprimant son "déclic à l'écriture" provoqué par les lettres des poilus de la première guerre mondiale, son désir d'exprimer l'indicible, sa vision inintelligible d'un gamin de vingt ans obéissant à l'ordre de sortir de la tranchée sachant qu'il va peut-être mourir.

Je connais cette voix.

P.C. — Quand je lis votre CV, études de droit, passage à l'IFOP, très brièvement DRH à Libération, vous ne vous êtes pas emmerdé ?
Ph. B. — Non... j'ai aimé faire ça aussi... c'était des belles rencontres... faut pas renier ça.
P.C. — Si vous aspiriez à vivre de l'imaginaire, ça devait être dans le réel... de façon un peu consternante, non ?
Ph. B. — Oui, c'était très concret !
P.C. — Ça a pu nourrir ?
Ph. B. — Ah non, rien.

L'IFOP, c'est donc bien lui. Je le revois lors des deux entretiens que j'avais eu là bas, lorsqu'il en était le DRH. Souvenirs de quelqu'un d'agréable, à l'écoute, à la recherche des traits de caractère humains à défaut de pouvoir juger de compétences techniques. Ce portrait ne m'étonne pas, il m'amuse plutôt, comme la confirmation de ce que j'avais moi-même deviné (les entretiens, chez moi, sont toujours à double sens). Il m'avait fait une proposition (tout ce qu'il y a de plus honnête) que j'avais reçue en même temps que deux autres et déclinée pour aller chez Netscape.

Mes rencontres ? Coïncidences, croisements, collisions, compagnie. Que ce monde est petit et riche à la fois !