GANDI

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GANDI est un bureau d'enregistrement, "registrar" dans le jargon Internet, une société qui vend des noms de domaine dans les espaces .com, .info, .biz, .net, .org, .name et .be. Au dessus des registrars, il y a des "registries", comme Network Solutions qui règne en maître sur le domaine principal .com dont il est le gestionnaire mais aussi l'un des registrars. J'utilise GANDI depuis des années, et je suis ravi de leur service pour plusieurs raisons :

  • Ce sont des pionniers du Net, pas des vendeurs de cuisines reconvertis pendant l'ancienne nouvelle économie (encore que la seconde catégorie, qui a fort mal vécu l'éclatement de la bulle, soit moins un problème aujourd'hui).
  • Ils sont français. Ce n'est pas du chauvinisme mais ça fait plaisir de pouvoir avoir ce service en français (ça va en faire rigoler certains ici) et, surtout, de pouvoir lire un contrat de droit français qui est clair et équilibré. Tout leur site et tous leurs services sont disponibles aussi bien en français qu'en anglais.
  • Ils sont pratiquement les seuls dans le monde à effectivement, c'est-à-dire contractuellement, attribuer la propriété des domaines à l'acheteur. La majorité des registrars ne font que louer un droit d'usage d'un service.
  • Leur service est simple mais complet, pratique et fiable.
  • Ils sont pratiquement les moins chers du marché (12 euros HT par domaine et par an). Pour un service techniquement pas meilleur mais fortement pénible à vivre (avec dose quasi létale de marketing et plein d'options inutiles), Network Solutions est trois fois plus cher. GANDI sert le macaron Ladurée pour le tiers du prix d'un McCookie et j'ai toujours un peu de mal à comprendre pourquoi il y en a qui continuent à payer plus cher pour moins bien, mais encore une fois je ne suis pas chauvin (même si ça fait immensément plaisir de voir qu'on peut parfois se faire avoir dans les grandes largeurs au pays de la liberté pendant qu'ici, dans notre bourbier socialo-étatique, on peut faire de bonnes affaires).

Mais la meilleure raison, qui n'est pas mentionnée dans leur propre argumentaire, ce sont les Confessions d'un voleur de Laurent Chemla, l'un de ses fondateurs :

JE SUIS UN VOLEUR. Comment nommer autrement celui qui, du fait de ses connaissances techniques, de son pouvoir ou de ses relations, crée ou utilise une pénurie fabriquée de toutes pièces pour vendre un objet devenu rare à des clients qui ne savent même pas à quoi sert cet objet ? [...]

Je vends des noms de domaines sur Internet.

Lisez-le. C'est une explication brillante d'une des plus belles escroqueries de l'Internet : les noms de domaines. Et sa conclusion prête à réfléchir :

Doit-on remercier GANDI de faire baisser des tarifs honteusement élevés, et encenser ses créateurs d'avoir montré que quelques volontaires pouvaient réagir utilement contre le tout-puissant marché en utilisant les armes de ce même marché, ou bien doit-on les considérer comme de simples commerçants qui se croient (quelle horreur) investis d'une mission politique ?

Dans l'ordre : merci, j'encense, il n'y a pas de mal à être un bon commerçant, tout est politique.