Un ciblage pas très gay

LivraFleurs nous offre un exemple de ciblage gay bien triste, où l'on apprend que les deux moments phares dans la vie gay où l'on peut communiquer « aussi facilement que par SMS » en envoyant des fleurs sont la sortie du placard et la rupture. Comme Matoo, je ne connais pas un seul gay qui penserait, comme solution de facilité au même titre qu'un SMS, à envoyer des fleurs pour ces deux événements. Surtout le même bouquet que propose LivraFleurs comme si les deux annonces étaient interchangeables. Mais s'il en existe un seul, il doit travailler chez LivraFleurs ou à l'agence de communication qui leur a pondu cette campagne de très mauvais goût. (Et encore, on a échappé à la version couronne mortuaire, avec les mêmes fleurs et un carton « Kaletra forever »).

Que voulez-vous, les temps sont durs pour les médias traditionnels aux coûts de diffusion élevés, les annonceurs accélèrent donc le mouvement de fond de la migration vers la publicité en ligne. Et j'observe avec amusement la nouvelle diversité (pouf pouf) des annonceurs ciblant les gays sur le web. Beaucoup l'ont fait avec humour, surtout au début quand aucun institutionnel n'osait se lancer (je me rappellerai toujours de l'opération « ticket rose » de la RATP lors de l'Europride à Paris en 1997, il y a douze ans quand même). Mais là je crois qu'on assiste surtout à l'arrivée (merci la crise) des sociétés exangues qui ont un besoin vital de diversifier leur clientèle et vont communiquer comme des bourrins auprès de cibles qu'ils ne connaissent pas et n'ont envie de connaître que leur argent.