Chroniques de la violence routière ordinaire

Samedi soir je rentrais tranquillement chez moi sur mon fier destrier, lorsqu'arrivant par la rue des Hospitalières Saint-Gervais sur la rue des Francs-Bourgeois j'entends un scooter klaxonner furieusement. Au moment où je tourne, je vois passer un cycliste qui roule nonchalamment sur la partie gauche de la rue, et le scooter qui lui colle aux fesses puis, lorsqu'il arrive à sa hauteur, commence à le pousser furieusement sur la droite. Comme je me suis déjà fait renverser trois fois, dont deux fois par un chauffard dont l'un l'a carrément fait exprès, mon sang ne fait qu'un tour. J'accélère pour me placer à gauche du scooter et je donne un coup dans l'épaule du conducteur en lui disant d'arrêter ses conneries.

Sentant que ça pouvait dégénérer, je les dépasse et me gare aussi sec à droite sur une place de parking libre pour ne pas risquer le même sort que l'autre cycliste. Le conducteur du scooter s'arrête à ma gauche et commence à me hurler dessus. Je lui dit que pousser un cycliste avec un véhicule à moteur ça ne se fait pas. Il me répond « Tu veux passer 96h avec moi ? » sous-entendant qu'il fait partie de la police (sauf que, pas de bol pour lui, j'ai une vague idée des temps de garde à vue et que je le vois mal me faire passer pour un terroriste). Il a une passagère derrière lui qui, calmement, me dit « vous, vous avez un casque », je lui réponds que justement, l'autre cycliste n'en avait pas et que c'est d'autant plus dangereux. L'autre con continue à éructer mais, refusant d'entrer dans son jeu, je me contente de répéter froidement que pousser un cycliste comme ça, ça ne se fait pas. Le mec me regarde méchamment et démarre en me hurlant « Toi, la prochaine fois que je te vois, je te tue ! » avant de tourner tout de suite à gauche dans la rue Elzévir.

Evidemment, l'autre cycliste s'était barré depuis longtemps, je n'ai même pas remarqué quand. Ça donne envie d'être solidaire, d'autant plus qu'à la base, s'il n'avait pas roulé comme un parfait crétin se croyant tout seul sur la route, tout ça ne serait pas arrivé.

Hier, je raconte cette histoire à un copain en concluant « grand diseur, petit faiseur ». Il me répond qu'un truc comme ça était arrivé à un ami à lui, sauf que le chauffard faisait réellement partie de la police, qu'il a sorti son flingue et tiré. La balle a dévié sur son casque. Ça ne m'a pas aidé à dormir (merci Thierry ;-).

La route rend vraiment con.